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Eglise, vérité et humanité
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3 janvier 2019

LA VIRGINITE DE MARIE «IN PARTU»

 

  Cette formule latine signifie que Marie est demeurée vierge, non seulement au moment de la conception du Christ en elle, mais aussi au moment de la naissance. La virginité est parfois confondue avec le dogme de l’Immaculée-Conception qui signifie, lui, que Marie a été conçue sans avoir été affectée par le péché originel.

  C’est le symbole d’Epiphane (374) qui apporte la première précision officielle sur la virginité perpétuelle de Marie : « Jésus-Christ … a été engendré parfaitement de sainte Marie, la toujours vierge, par le Saint-Esprit ».

  Puis vient la lettre de Léon Le Grand, pape et docteur de l’Eglise, universellement acceptée, dès son apparition, comme règle de foi (449) : « Jésus-Christ a été conçu par le Saint-Esprit dans le sein de la Vierge Mère, qui enfanta sans perdre sa virginité, comme sans perdre sa virginité, elle l’avait conçu ».

  Le Vème Concile œcuménique de Constantinople (553) parle expressément de la virginité perpétuelle de Marie.

  Le Concile particulier du Latran (649), présidé par le pape Martin Ier, déclare : « Si quelqu’un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que Marie sainte, toujours vierge et immaculée, est Mère de Dieu … et a enfanté sans corruption, sa virginité demeurant non moins inaltérée après l’enfantement, qu’il soit condamné ». Cité par le Concile Vatican II, LG n°57 note 10.

  Paul IV (1555) : « Par notre autorité apostolique, nous requérons et avertissons de revenir sur leurs erreurs dogmatiques … ceux qui affirment … que la bienheureuse Vierge Marie n’est pas demeurée dans l’intégrité virginale avant, pendant et perpétuellement après l’enfantement ».

  Concile Vatican II (1965), LG n°57 : « La Mère de Dieu présenta dans la joie aux pasteurs et aux mages son Fils premier-né, dont la naissance était non la perte mais la consécration de son intégrité virginale ».

  Catéchisme de l’Eglise Catholique (1992) n° 499 : « L’approfondissement en la maternité virginale a conduit l’Eglise à confesser la virginité réelle et perpétuelle de Marie même dans l’enfantement du Fils de Dieu fait homme. En effet, la naissance du Christ n’a pas diminué, mais consacré l’intégrité virginale de sa mère. La liturgie de l’Eglise célèbre Marie comme la Aeiparthenos, toujours vierge ».

  CEC, n° 510, citant saint Augustin : « Marie est restée vierge en concevant son Fils, vierge en l’enfantant, vierge en le portant, vierge en le nourrissant de son sein, vierge toujours » : De tout son être, elle est la servante du Seigneur.

  Les Pères de l’Eglise ont exalté la virginité de Marie pendant l’enfantement comme étant le signe que cet enfant était vraiment Dieu.

  Saint Augustin (354-430) : « La grandeur même de la puissance divine … féconda l’utérus virginal … La même puissance divine tira l’enfant du sein virginal de la Mère … Nous reconnaissons que Dieu est capable de faire ce que nous confessons ne pas pouvoir expliquer. Dans ce sens, toute la raison du fait réside dans la puissance de Celui qui le fait ».

  Saint Thomas d’Aquin (1227-1274) indique trois raisons de convenance (Il convient mieux qu’il en soit ainsi) :

« La première prend en considération la nature propre de Celui qui naissait, le Verbe de Dieu. Notre verbe, à nous, c’est sans corruption qu’il est conçu dans notre cœur et qu’il en procède. En vue de prouver que le corps du Christ était celui du Verbe de Dieu lui-même, il convenait donc qu’il naquît du sein inviolé de la Vierge. On lit encore dans le sermon du Concile d’Ephèse : La femme, qui engendre une chair pure, cesse d’être vierge. Mais le Verbe de Dieu, né dans une chair, a gardé la virginité de sa Mère, démontrant par-là qu’il était vraiment le Verbe. Notre verbe corrompt-il notre esprit qui le produit ? Ainsi Dieu, Verbe substantiel, n’a pas détruit la virginité de la Mère, de qui il avait résolu de naître.

Une seconde raison est tirée du but de l’Incarnation. Le Christ, en effet, est venu pour ôter toute corruption. Convenait-il dès lors, qu’en naissant, il corrompît la virginité de sa mère ? Saint Augustin écrit, dans l’un de ses sermons : Celui qui naissait pour guérir la corruption ne pouvait aucunement ternir la pureté par sa naissance.

En troisième lieu, celui qui a ordonné d’honorer ses parents ne pouvait diminuer, en naissant, l’honneur dû à sa mère ».

La virginité perpétuelle de Marie est donc aussi une marque de délicatesse de la part de Dieu. Marie ayant fait vœu de virginité pour se consacrer au Seigneur, celui-ci lui a laissé cette virginité dans son intégralité, y compris dans ce qui en est le signe extérieur.

  La virginité perpétuelle de Marie est un dogme de foi. Si l’Eglise ne rentre pas dans le détail des conditions physiologiques de l’enfantement de Jésus, c’est à la fois par respect du mystère et à la fois par délicatesse envers ce qui appartient à l’intimité de Marie.

  En résumé, la virginité de Marie « in partu » est là pour attester la divinité du nouveau-né et pour laisser à Marie le signe sensible de sa consécration à Dieu.

Stanislas GRYMASZEWSKI

 

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