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Eglise, vérité et humanité
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28 décembre 2016

PEUT-ON IMPOSER LA COMMUNION DANS LA MAIN ?

 

J’aurais préféré ne pas avoir à aborder ce sujet, mais j’ai été confronté plusieurs fois, au cours de célébrations, à des incitations, voire des contraintes, pour communier dans la main. Bien sûr, la contrainte n’est pas brutale. Elle se fait indirectement, subrepticement, par divers artifices, mais il est manifeste qu’il existe une volonté chez certains pasteurs d’amener les fidèles à la seule communion dans la main. 

Voici quelques exemples : 

1)    Utilisation de l’autorité de St Cyrille de Jérusalem pour nous dire que ce père de l’Eglise nous commande de communier dans la main. En réalité, l’intention de St Cyrille était d’inviter au respect : «  Fais de ta main un trône pour recevoir le Roi. »

2)    Utilisation d’un pain fabriqué par le boulanger avec levain et découpage de  ce pain en grosses bouchées, obligeant à se servir de ses doigts pour enfoncer le morceau dans sa bouche. Après l’Eucharistie, je pus observer qu’une grande quantité de miettes était éparpillée sur la table. Cependant, dans la Présentation générale du Missel romain, au n°282, il est dit que le pain destiné à la célébration de l’Eucharistie doit être de froment et, selon l’usage séculaire de l’Eglise latine, sans levain.

3)    Consigne demandant d’attendre que chaque communiant ait l’hostie dans sa main pour que tous communient en même temps.

4)    Distribution de l’hostie dans la main, au cours d'une retraite, à tous les couples, mariés ou fiancés, pour qu’au signal l’homme donne lui-même la communion à la femme et réciproquement.

5)    Après avoir rassemblé les fidèles en cercle autour de l’autel, le prêtre fait circuler la patène, puis le calice, chacun se servant lui-même au passage et faisant ensuite passer à son voisin. Pourtant, dans l’Instruction Inaestimable donum, au n°9, il est rappelé qu’ « il n’est pas permis aux fidèles de prendre eux-mêmes le pain consacré et le calice, et encore moins de se les transmettre les uns aux autres. »

6)    Retraites de communion où on ne présente pas aux enfants la possibilité de la communion dans la bouche.

7)    Communion par intinction, où il est imposé au fidèle de tremper lui-même l’hostie dans le calice. Cependant, selon Pierre-Marie Delfieu, fondateur des fraternités monastiques de Jérusalem, les textes sont on ne peut plus nets à ce sujet : « Le prêtre trempe dans le calice une partie de l’hostie et, en élevant celle-ci, dit : le corps et le sang du Christ. Le communiant répond : Amen, reçoit du prêtre la communion et se retire ». En aucun cas, nulle part, il n’est dit que ce sont les fidèles eux-mêmes qui font le geste de tremper l’hostie dans le calice. Souvent, dans cette façon de faire, la personne qui veut communier dans la bouche, se trouve exclue de la communion sous les deux espèces, parce qu’on n’envisage pas de boire à la coupe sans avoir à tremper l’hostie. C’est pourtant la manière normale et recommandée de communier au Sang du Christ. Le Christ n’a pas dit : « prenez et trempez », mais « prenez et mangez », puis « prenez et buvez ».

8)    Utilisation de chants comme « Entre nos mains » qui, malgré leur beauté, mettent plus ou moins en porte-à-faux celui qui veut communier dans la bouche.

9)    Insistance de certains prêtres à vouloir mettre l’hostie dans la main, alors qu’on avance vers eux en indiquant clairement que l’on a l’intention de communier dans la bouche.

10)  Maladresse visiblement volontaire de tel prêtre au moment de mettre l’hostie dans la bouche, comme pour faire comprendre que cette façon de communier est problématique. 

Cette question n’est pas anodine. 

Ces exemples ne sont pas rien, car la communion est un moment de grande intensité, où chacun est appelé à vivre un cœur à cœur avec Dieu. L’officiant doit s’effacer et s’en tenir aux règles de l’Eglise. Il ne doit pas intervenir dans cet acte d’amour qui est personnel et libre. Il doit favoriser la paix, l’unité et l’esprit de communion et éviter au contraire ce qui est source de trouble, de division et même de blessure. Les exemples cités précédemment sont très inégaux, mais certains mettent douloureusement mal à l’aise et introduisent une souffrance là où on attendait la joie. 

Le Pape nous invite à l’unité 

« Il me tient surtout à cœur de souligner que les problèmes de la liturgie, et en particulier de la liturgie eucharistique, ne peuvent pas être une occasion de division pour les catholiques et de menace pour l’unité de l’Eglise. C’est exigé par la compréhension élémentaire de ce sacrement, que le Christ nous a laissé comme source d’unité spirituelle. Et comment l’Eucharistie, qui est justement dans l’Eglise « sacramentum pietatis, signum unitatis, vinculum caritatis » (sacrement de la piété, signe de l’unité, lien de la charité), pourrait-elle constituer en ce moment, entre nous, un point de division et une source de divergences de pensées et de comportements, au lieu d’être le centre focal et constitutif, qu’elle est vraiment par essence, de l’unité de l’Eglise elle-même ?

Nous sommes tous pareillement débiteurs envers notre Rédempteur.Tous ensemble, nous devons prêter l’oreille à l’Esprit de vérité et d’amour qu’Il a promis à l’Eglise, et qui agit en elle. « Au nom de cette vérité et de cet amour, au nom du Christ crucifié lui-même et de sa Mère, je vous prie et je vous adjure d’abandonner toute opposition et toute division : soyons tous unis pour cette grande mission salvifique, qui est en même temps le prix et le fruit de notre rédemption. » Le Siège Apostolique fera tout son possible pour rechercher, même à l'avenir, les moyens susceptibles d'assurer l'unité dont nous parlons. Que chacun évite, par sa manière propre d'agir, de contrister l'Esprit Saint ! »

Jean-Paul II (Lettre à tous les évêques sur le mystère et le culte de la Sainte Eucharistie du 24/02/1980, DC n°1783 p.310-311) 

Un principe doit nous guider 

« Le gouvernement de la liturgie dépend uniquement de l’autorité de l’Eglise […] C’est pourquoi absolument personne, pas même le prêtre, ne peut de son propre chef ajouter, enlever ou changer quoi que ce soit dans la liturgie ». (Concile Vatican II, Sacrasanctum concilium, n°22).

Les documents où l’autorité de l’Eglise s’est exprimée : 

-   Concile Vatican II : constitution Sacrasanctum concilium 

-   Congrégation pour le Culte divin : Instruction  Memoriale Domini  du 29/05/1969.

-   Lettre du cardinal Gut, préfet de la congrégation pour le culte divin aux évêques de France, du 06/06/1969, D.C. n°1551, p. 1048.

-   Instruction de la congrégation pour le culte divin Sacramentali communione  sur une plus large faculté d’administrer la communion sous les deux espèces, du 29/06/1970.

-   Congrégation pour le Culte divin : IIIe instruction pour l’application exacte de la constitution pour la liturgie, Liturgicae instaurationes  du 05/09/1970.

« On n’admettra pas que les communiants se passent le calice pour y prendre le Sang du Christ. Dans ce cas, on préfèrera la communion par mode d’intinction » : « En ce cas, celui qui communie doit recevoir le Sacrement de la part du prêtre uniquement dans la bouche ».  Redemptionis Sacramentum  de mars 2004 

-   Congrégation pour la discipline des Sacrements : Instruction Immensae caritatis pour rendre plus faciles les possibilités d’accès à la communion sacramentelle dans certaines circonstances, du 29/01/1972.

-   Jean-Paul II : Lettre aux évêques sur le mystère et le culte de la Sainte Eucharistie, Dominicae Cenae du 24/02/1980, D.C. n°1783, p. 308

-   Congrégation pour les Sacrements et le Culte divin : Instruction Inaestimabile donum sur les quelques normes relatives au culte du mystère eucharistique, du 03/04/1980. 

La communion dans la bouche reste la règle pour l’Eglise universelle 

On ignore que ce n’est pas l’Eglise elle-même qui a voulu la communion dans la main. Elle a été mise devant le fait accompli dans certains pays, dont la France. Pour éviter des tensions supplémentaires, dans la tourmente de l’après-concile, elle a permis cette pratique sans en faire pour autant un droit au niveau de l’Eglise universelle. Le cardinal Gut écrivait dans sa lettre au Président de la conférence épiscopale française : « beaucoup de prêtres ont fait ce qui leur plaisait en matière liturgique. Ils se sont imposés. Ces initiatives prises sans autorisation, on ne pouvait plus, bien souvent, les arrêter. Dans sa grande bonté et sa sagesse, le Saint Père a alors cédé souvent contre son gré. » 06/06/1969, D.C. n°1551, p.1048. Le cardinal explique ensuite qu’il s’agit d’une « possibilité » (n°3) et d’une « concession » (n°7) et non d’une règle nouvelle. 

Il est donc faux de dire que l’Eglise universelle est revenue à la pratique de la communion dans la main. Elle garde une préférence pour la communion dans la bouche, qui reste la loi et un droit pour tout baptisé, alors que la communion dans la main est seulement une permission accordée aux Eglises particulières, notamment là où le nouvel usage a été imposé. 

Pour connaître plus précisément la position du Magistère sur ce sujet, on se réfèrera à la consultation des évêques par le pape Paul VI et à l’Instruction Memoriale Domini qui donne les raisons de cette préférence (voir l'article :  Pourquoi en 1978, je suis revenu à la communion dans la bouche ? ). 

La communion dans la main ne peut être imposée 

Le pape Jean-Paul II a abordé ce problème dans la lettre aux évêques pour le Jeudi Saint, Dominicae cenae du 24/02/1980 : « En certains pays est entrée en usage la communion dans la main. Cette pratique a été demandée par des Conférences épiscopales particulière, et elle a obtenu l’approbation du Siège apostolique. Il m’arrive cependant d’entendre parler de cas de regrettables manques de respect à l’égard des espèces eucharistiques, manquements qui pèsent non seulement sur les personnes coupables d’un tel comportement, mais aussi sur les pasteurs de l’Eglise [...] Il advient même parfois que l’on ne tienne pas compte du libre choix et de la libre volonté de ceux qui, là où a été autorisée aussi la distribution de la communion dans la main, préfèrent s’en tenir à l’usage de la recevoir dans la bouche. » (n°11)

La Congrégation pour le Culte divin, en 1999, précise : « Il ressort clairement des documents du Saint-Siège que, dans les diocèses où le pain eucharistique est déposé dans les mains des fidèles, le droit reste entier pour ceux-ci de le recevoir sur la langue. Ceux qui obligent les communiants à recevoir la sainte communion dans les mains dans les diocèses  qui ont cet indult agissent donc contre le règle ... Que tout le monde se rappelle, en tout cas, que la tradition séculaire est de recevoir l'hostie sur la langue.» Notitiae n°392-393-1999

 

 

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12 décembre 2016

POURQUOI SUIS-JE REVENU A L'AGE DE 22 ANS A LA COMMUNION DANS LA BOUCHE ?

 

Il ne s’agit pas de pharisianisme

Le pharisianisme consiste à mettre exagérément l’accent sur la conduite extérieure tout en négligeant l’attitude intérieure. Le pharisien juge les pratiques et ne prend pas en compte le cœur. Il agit conformément à des prescriptions, mais il ne se convertit pas vraiment. Il se fixe sur des attitudes qu’il est prompt d’ailleurs à vouloir imposer. Il peut être conservateur ou progressiste, comme ce prêtre qui refusait de me confesser si je restais à genoux. Le pharisianisme se coupe de l’essentiel.

Qu’est-ce qui est essentiel dans la communion ?

La messe est la rencontre la plus bouleversante qui soit. L’homme rencontre Dieu. C’est un acte sacré marqué par le sacrifice eucharistique et la présence réelle du Corps et du Sang du Christ, et donc du Christ lui-même dans l’Eucharistie.

Le moment de la communion est particulièrement privilégié, car c’est celui où chacun peut recevoir durant quelques minutes cette présence de Dieu pour un temps de cœur à cœur et d’intimité. Les gestes ont leur importance, mais l’essentiel n’est pas de communier dans la bouche ou dans la main. L’essentiel est dans l’attitude de l’âme et de tout le corps. L’hôte divin doit être accueilli de façon digne et humble, avec respect et amour. Cette attitude porte le nom de piété eucharistique. Il s’agit d’un culte d’adoration. Elle se prolonge après la communion par l’action de grâces.

On a trop réduit l’Eucharistie à un repas et évacué ou perdu de vue la dimension du sacrifice et du sacré. Telle est cependant la foi de l’Eglise : « l’Eucharistie est surtout un sacrifice. » (Jean-Paul II, lettre Dominicae Cenae  à tous les évêques sur le mystère et le culte de la Sainte Eucharistie, 24/02/1980).

Valeur de la communion dans la main

Mon propos n’est nullement de prendre position contre la communion dans la main. D’ailleurs, je reconnais volontiers que le geste de la main tendue, posée sur l’autre main comme sur un trône – lorsque cela est bien fait -  peut être beau à contempler. La main symbolise également beaucoup de choses de portée hautement spirituelle : ouverture du cœur, travail des hommes, relation avec les autres … Je pense aussi aux prêtres qui trouvent plus facile et plus agréable de déposer l’hostie dans la main plutôt que dans la bouche.

Pourquoi j’ai changé ma façon de communier ?

Enfant, j’avais d’abord communié dans la bouche. En 1964, c’était l’usage. Puis je suis passé, comme tous les paroissiens de mon village, à la communion dans la main, comme on nous y encourageait. Plus tard, comme la plupart des jeunes, j’ai connu une période de difficulté par rapport à la foi. Je croyais en Dieu, mais j’avais du mal à le trouver. C’était de 1972 à 1976. Le prêtre que j’interrogeais ne voulait pas satisfaire ma soif de vérité et m’expliquait que tout dépendait de l’angle par lequel je regardais les choses. Tout était question de perspective. Il me proposait une vision de la vérité relativiste et subjectiviste. J’étais renvoyé à moi-même. Les réponses que je recevais avaient pour caractéristique de remettre en cause l’Eglise d’hier et incitaient à rompre avec le passé. J’ai crié vers le ciel pour retrouver le chemin de la foi.

C’est auprès d’étudiants et d’enseignants à la Faculté Libre de Philosophie Comparée que ma prière a été exaucée. J’ai été frappé par la foi, la charité, l’espérance et la joie qui se dégageaient de cette communauté de travail. Ils avaient un sens très développé du sacré. A leur contact, je redécouvrais la présence de Dieu et l’amour de l’Eglise. Au début, j’étais étonné de voir qu’un nombre important de ces jeunes communiaient dans la bouche. Plus ma foi s’approfondissait, plus je comprenais l’immensité de ce don qu’est l’Eucharistie. Cette prise de conscience m’amena à une attitude plus humble. Il m’apparu plus conforme au saint mystère de recevoir l’hostie des mains du prêtre qui est comme un autre Christ, que de la prendre moi-même. Cette façon de communier exprimait mieux, à mon avis, la réalité d’un don que l’on reçoit comme un enfant et manifestait plus parfaitement le respect que l’on doit à l’Eucharistie.

La position du Magistère

Ce sujet du mode de réception était souvent l’objet de discussions. J’ai voulu connaître la pensée authentique de l’Eglise. J’ai appris que le Magistère s’était prononcé. D’abord, contrairement à ce que dit Théo, la communion dans la main n’a pas été remise en vigueur au concile Vatican II. Le concile n’a rien décidé du tout à cet égard. Cette pratique s’est développée en dehors de toute autorisation.

En 1969, les évêques du monde entier, « ceux que l’Esprit Saint a constitués intendants pour gouverner les Eglises » (M.D.), ont été consultés par le pape Paul VI. Le résultat fut « Une forte majorité d’évêques – 1233 pour, 882 contre, dont 315 avec réserves – estiment que rien ne doit être changé à la discipline actuelle » (M.D). Le Pape fit alors publier l’Instruction Memoriale Domini  (29 mai 1969) par la Congrégation pour le Culte divin.

Voici quelques extraits :

« Compte tenu de la situation actuelle de l’Eglise dans le monde entier, cette façon de distribuer la sainte communion doit être conservée, non seulement parce qu’elle a derrière elle une tradition multiséculaire, mais surtout parce qu’elle exprime le respect des fidèles envers l’Eucharistie […]

Ce respect exprime bien qu’il s’agit non pas d’un pain et d’une boisson ordinaires, mais du Corps et du Sang du Seigneur par lesquels le peuple de Dieu participe aux biens du Sacrifice pascal […] De plus, cette façon de faire qui doit déjà être considérée comme traditionnelle, assure plus efficacement que la sainte communion soit distribuée avec le respect, le décorum et la dignité qui lui conviennent, que soit écarté tout danger de profanation des espèces eucharistiques […] et qu’enfin soit attentivement respecté le soin que l’Eglise a toujours recommandé à l’égard des fragments de pain consacré […]

Le souverain pontife n’a pas pensé devoir changer la façon traditionnelle de distribuer la sainte communion aux fidèles. Aussi, le Saint Siège exhorte-t-il vivement les évêques, les prêtres et les fidèles à respecter attentivement la loi toujours en vigueur et qui se trouve confirmée de nouveau, en prenant en considération tant le jugement émis par la majorité de l’épiscopat catholique que la forme utilisée actuellement dans la sainte liturgie, et enfin le bien commun de l’Eglise. »

Une pratique qui s’est imposée par la désobéissance

Je compris alors que la communion dans la main avait été introduite en France et en d’autres pays dans un esprit de rupture avec le passé. Les fidèles avaient été manipulés au nom du concile Vatican II, au nom du changement.

Le document déjà cité précisait que « dans certains endroits et dans certaines communautés, cette façon de faire est pratiquée bien que le Saint Siège n’ait pas encore donné l’autorisation demandée. » Il existe malheureusement d’autres exemples de ce type. Je n’avais aucune envie de participer à cette désobéissance organisée et cela me conforta dans mon choix.

Autres problèmes posés par la communion dans la main

Enfin, d’autres motifs me persuadèrent par la suite que cette façon de communier présentait des risques non négligeables : mains sales, maladresse personnelle, mauvaise vue ne permettant pas de recueillir avec soin et exactitude les moindres parcelles, risque plus grand que des fragments se détachent, fléchissement du respect, notamment chez les enfants (combien de fois ai-je été témoin d’enfants embarrassés avec l’hostie dans leur main, la regardant amusé, refermant leur main dessus, jetant des regards au copain d’à côté, discutant, repartant avec), attitudes déplacées de certains adultes, emmenant par exemple l’hostie avec eux tout en la couvrant de baisers …

L’Eglise permet mais n’encourage pas la communion dans la main

L’Eglise a accordé la communion dans la main, parce qu’elle a été mise devant un fait accompli dans certains pays. Son intention n’est pas que la communion dans la main se substitue à la communion dans la bouche.

Dans l’Instruction Memoriale Domini, on peut lire : «  Mais là où s’est déjà introduit un usage différent […] le Saint Siège, afin d’aider les Conférences épiscopales à accomplir leur tâche pastorale devenue souvent plus difficile dans les circonstances actuelles, confie à ces mêmes Conférences épiscopales la charge et le devoir de peser avec soin les circonstances particulières. » La semaine suivante, le 06/06/1969, la Congrégation pour le Culte divin adressait une lettre aux évêques de France pour dire que la communion dans la main était une permission sous certaines conditions, entre autres qu’il n’y ait jamais obligation de communier ainsi, là où cet usage est autorisé.

Réponse à l’argument de l’ancienneté

La communion dans la main est souvent présentée comme un retour aux sources, à la pratique des premières communautés chrétiennes. Pourtant, ce n’est pas parce qu’une pratique est la plus ancienne qu’elle est la meilleure et la plus adaptée. Si cela était vrai, toute nouveauté serait une régression et tout approfondissement, toute évolution seraient condamnés d’avance. Si les chrétiens sont passés de la communion dans la main à la communion dans la bouche, c’est que l’Eglise y a vu un progrès, progrès que les évêques de l’après-concile ont confirmé.

La pratique de la communion dans la main a été l’étape intermédiaire entre le repas du début, la Cène, et la liturgie codifiée de la suite. D’ailleurs, dès les premiers temps de l’Eglise primitive, par respect pour le Corps du Christ, l’habitude était établie de placer un linge précieux sur la main pour recevoir la sainte eucharistie.

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