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Eglise, vérité et humanité
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26 novembre 2017

L'ACTION DE L'EGLISE CONTRE LE NAZISME AVANT LA GUERRE

  Dans cette petite page, nous voulons rassembler un certain nombre de faits majeurs qui indiquent que l’Eglise a pris position très tôt et sans ambiguïté contre la montée du nazisme :

Pie XI dénonce le « nationalisme immodéré » dès 1922 dans Ubi Arcano Dei.

Le Saint Office, par un décret du 25/09/1928 « condamne tout particulièrement la haine contre le peuple jadis élu de Dieu et notamment cette haine qu’on a l’habitude de désigner par le mot antisémitisme » (Histoire du Christianisme Magazine, n°7 p.46).

3  Les déclarations des évêques allemands se succèdent dans les années 1930 (HCM 7,47).

L’Osservatore Romano du 11/10/1930 écrit : « L’adhésion au Parti National Socialiste de Hitler est inadmissible pour une conscience catholique » (HCM 7,48).

5  En 1931, les évêques allemands par la voix de leur chef, le cardinal Bertram (Breslau), prennent position contre le « christianisme positif » et interdisent aux catholiques d’adhérer au Parti. Le « christianisme positif » est une Eglise nationale allemande destinée à attirer les protestants dans ses rangs.(L’Homme Nouveau Hors-série n° 4, p.40-41).

6  Un autre décret du Saint Office du 10/03/1934 condamne Le Mythe du XXème siècle de Rosenberg en tant qu’il promeut « une nouvelle religion » reposant sur « la foi mythique du sang » (HCM 7,49).

Elections du 31/07/1932. La moyenne nationale du vote national-socialiste est de 37,4%. Partout où les catholiques sont majoritaires dans les arrondissements, le vote national-socialiste est faible. Inversement, et quasiment sans exception, Hitler l’emporte partout où les protestants sont majoritaires. C’est le vote protestant qui a installé Hitler au pouvoir. C’est le vote catholique qui a résisté.

L’Encyclique Mit Brennender Sorge du 1/03/1937 dénonce le nazisme comme raciste. C’est la première fois qu’une encyclique est d’abord publiée dans la langue vernaculaire. Introduite clandestinement dans le pays, elle est lue en chaire le 21 mars et déclenche la fureur des autorités qui arrêtent aussitôt 1100 prêtres (HN n° 4, p.42). La persécution contre l’Eglise s’accélère durement. Ecrite par Pie XI, elle est en fait inspirée par Pie XII.

9 La Sacrée Congrégation des Séminaires dénonce le 13/04/1938 le racisme et ses prétentions scientifiques.

10 En mai 1938, Lorsque Hitler se rend à Rome pour y rencontrer Mussolini, le Pape Pie XI quitte ostensiblement la ville sainte pour protester.

11 Le 22/03/1942, la conférence des évêques allemands condamne sans appel le nazisme, faisant dire au New York Times du 8 juin : « Les chefs de l’Eglise catholique sont quasiment les seuls Allemands à encore oser s’élever contre le régime nazi ». Mais la répression les fit taire aussitôt. (Olivier Hanne, Le génie historique du christianisme, p.68)

 

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7 novembre 2017

L'EGLISE ET L'INSTRUCTION AU MOYEN-AGE

  Selon un stéréotype largement répandu l’Eglise a cherché à maintenir les hommes dans l’ignorance pour mieux asseoir une domination sur les esprits. L’école aurait été au mieux un privilège de la noblesse et des ecclésiastiques.

  L’idée a été répandue par l’historien Jules Michelet (1798-1874) pour qui « l’Eglise réservait jalousement pour ses moines des bribes de science ». Un ministre des universités, ancien instituteur, avouait avoir été convaincu que l’école avait commencé avec Jules Ferry (1832-1893) (Jean de Viguerie, L’Eglise et l’éducation, p.7).

  Voici également, ce que l’on peut lire dans une copie de terminale : « L’instruction est un acquis de 1789 ». Et dans une autre : « C’est en gardant le peuple ignare et en l’éloignant du savoir que l’Eglise avait un tel contrôle à l’époque du Moyen-Age ».

  Evidemment, tout cela est totalement inexact et c’est l’inverse qui est vrai : tout au long du Moyen Age, l’Eglise a progressivement développé l’école, et même l’école gratuite, pour tous, garçons, filles et enfants pauvres. C’est l’Eglise qui a scolarisé l’Europe.

Voici quelques faits qui témoignent de la volonté de l’Eglise de favoriser l’instruction :

  « Dès le IVème siècle, sont ouvertes des écoles chrétiennes de grammaire où on enseigne aussi les lettres, c’est-à-dire les auteurs classiques » (de Viguerie, id. p.70).

  A partir du VIIIème siècle, les écoles épiscopales et monastiques dispensent tout l’essentiel du savoir (La Nef, n°38). La plupart des moines n’étaient pas issus de la noblesse et les écoles étaient donc ouvertes à tous.

  Le Concile de Latran en 1179 ordonne à chaque église cathédrale d’entretenir « un maître chargé d’instruire gratuitement ses clercs et les écoliers pauvres » (de Viguerie, id. p.62). « Alors s’ouvrent des écoles nouvelles où sont enseignées avec la théologie toutes les disciplines de l’esprit. Honneur est ainsi rendu à l’intelligence » (Id. p.71).

  Alexandre III (Pape de 1159 à 1181) : « On ne doit pas vendre ce que l’on tient de la munificence du ciel, mais le dispenser à tous gratuitement » (de Viguerie, id. p.65).

  XIVème siècle : Des écoles paroissiales fleurissent dans de nombreux villages.

  XVème siècle : En Allemagne et en Pologne, presque toutes les paroisses possèdent leur école.

  Les maîtres d’écoles sont régulièrement rémunérés et patentés. Par exemple, en 1380, à Paris, une réunion rassemble 22 maîtresses, 41 maîtres, tous non clercs, d’écoles où on enseignait lecture, écriture et calcul (Jacques Hers, Le Moyen-Age, une imposture, p.218).

  L’Université est une création du Moyen-Age. « C’est un pape, Innocent III, qui fonda et protégea la première université, celle de Paris, à l’aube du XIIIème siècle. Ses successeurs immédiats ne cessèrent de la soutenir. L’Eglise a toujours été au cours des âges et dans tous les pays, une Eglise enseignante amoureuse du savoir sous toutes ses formes, en dépit de quelques bavures comme celle de l’affaire Galilée » (Pierre Gallay, DC n°2015 p.933, 11/1990).

  « Les universités médiévales dispensent avec la plus grande libéralité à leurs étudiants toutes les connaissances scientifiques acquises à leur époque » (de Viguerie, id. p.84). Elles se caractérisent par la liberté de financement, la liberté totale de pensée et de discussion, le droit de grève, de sécession, la liberté judiciaire des étudiants et des tribunaux. Les étudiants ont leurs propres tribunaux. (Congrès CMEC, Paris, 01/2001).

  Dans les universités médiévales, les « pauperes studentes » sont dispensés de la totalité ou d’une partie des droits d’inscription. Il existe des bourses (de Viguerie, id. p.64).

  Deux exemples témoignent que l’école pouvait être un ascenseur social. Jean Gerson (1363-1429), chancelier de l’Université de Paris est l’aîné d’une famille paysanne de douze enfants. Le cardinal de Cues (1401-1464) est fils d’un batelier de la Moselle.

  L’étudiant maître de l’Université : « Simples prestataires, les professeurs sont contrôlés par les étudiants, eux-mêmes organisés en confréries. Les recteurs sont élus, les honoraires des enseignants fixés par les auditeurs. Le pouvoir étudiant fait loi … L’espace de liberté que l’université médiévale avait largement ouvert aux étudiants, rendus coresponsables de leur propre formation se voit peu à peu restreint au profit d’un contrôle autoritaire des individus et des esprits. Les universités, avec l’âge moderne, entrent dans l’absolutisme » (Jacques Verger, Historia Thématique, mai-juin 2000).

  1750 : il existe 554 collèges jésuites dans toute l’Europe qui s’ajoutent aux collèges des autres congrégations religieuses.

  Avant 1789 : Il existe 124 universités catholiques.

   A titre de comparaison, voici un autre regard sur le peuple :

  Voltaire (1694-1778) : «  Il est à propos que le peuple soit guidé et non qu’il soit instruit, il n’est pas digne de l’être ».

  Rousseau (1712-1778) : « Le pauvre n’a pas besoin d’éducation ; celle de son état est forcée, il n’en saurait avoir d’autre ».

  Rousseau : « La recherche des vérités abstraites et spéculatives, des principes, des axiomes dans les sciences, tout ce qui tend à généraliser les idées, n’est point du ressort des femmes. Leurs études doivent se rapporter toutes à la pratique ».

  NB : Dans l’Antiquité, il n’y a pas d’éducation pour les femmes si ce n’est Sparte qui éduque la femme sur le modèle masculin.

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